Au menu de ce tutoriel :
- Historique du peigne à tisser
- Où acheter un peigne, comment le fabriquer ?
- Comment tisser au peigne ?
- Un tutoriel en vidéo
- Quelques problèmes que je peux rencontrer
Le peigne est l’outil le plus facile à prendre en main pour l’artisannat en reconstitution. Il est aussi le plus rapide à manipuler : en une à deux heures, je peux me constituer une ceinture complète.
Un motif (pattern) est présenté ici, pour en voir d’autres, vous pouvez vous rendre sur la page dédiée en suivant ce lien.
Historique (simplifié) du peigne à tisser
Le peigne à tisser existe depuis l’antiquité. En France, il en existe un trouvé à Briord, exposé au musée de la ville, en bronze.
Il en existait en os, en bois, en bronze… Certains avancent l’existence d’un système, qui fonctionne comme le peigne, mais utilise des petits lassos attachés à chaque fil, que l’on peut tirer en sélectionnant certains à chaque cran pour qu’une partie descende afin de créer le motif.
Des peignes de différentes tailles ont été retrouvés, de diverses périodes, sauf en période viking.
Certaines fouilles montrent des peignes datant d’avant la période viking, d’autres en montrent des postérieurs (on a également des représentations en peintures, livres, enluminures). Mais aucun n’a été retrouvé datant spécifiquement de cette époque. Soit ils n’utilisaient que des cartes, soit aucun n’a encore été excavé. Souhaitons que ça puisse arriver bientôt !
Pour plus d’informations sur la partie historique, une étude a été faite par Susan Foulques, disponible en suivant ce lien.
Des passionnés continuent de faire vivre cet héritage historique, en proposant des livres, des ateliers. Dans nos camps, nous proposons également ces démonstrations pour faire connaître et vivre cet art.
Où acheter un peigne / comment fabriquer un peigne
Pour tisser il vous faut un peigne et une navette.
Mes peignes en bois ont été achetés sur le site Etsy.com. La vendeuse chez qui je les achète est polonaise, sa boutique est accessible en suivant ce lien.
On en trouve de nombreux autres modèles sur ce site marchand, plus ou moins travaillés.
J’en ai également un en plastique qui vient du magasin Stoorstalka.
Il y en a aussi sur d’autres sites spécialisés dans le tissage, comme celui d’artifilum.
Certains sites vendent la navette à part, pensez à en prendre une !
Pour la fabrication, vous pouvez le faire en bois ou en carton.
Si vous le fabriquez en carton, privilégiez des cartons solides, tels qu’une brique de lait ou de jus de fruit lavée et découpée.
Pensez à faire des trous suffisament gros pour que la laine puisse passer.
Comment Tisser au peigne
- Coupez autant de fils qu’il y a de trous et de fentes, en fonction du motif que vous avez choisi. Pour mon exemple : 8 orange, 8 verts, 9 jaunes. La longueur sera celle de votre ceinture, franges incluses. 1m50 à 2m est une bonne taille pour une ceinture. Pour que les fils soient bien tous de la même taille et pour aller plus vite, éloignez deux chaises de cette distance, et tournez autour d’un pied de chaque chaise, vous aurez rapidement le nombre de fils voulus à la bonne taille.
Mes fils coupés en fonction du motif choisi préalablement. Les couleurs sont plausibles pour l’époque que je reconstitue. - Un motif pour débuter :
motif pour peigne de 25 fils. S’il y a 26 fils, insérer un jaune dans la fente notée « n’existe pas ». - Insérez les fils dans les trous et les fentes en suivant le motif. La rangée de trous représente un cran, la rangée de fentes représente le cran suivant. Ces crans vont se répeter l’un après l’autre. Deux fils de même couleurs qui se suivent produisent une ligne continue. Pour vous aider à les passer, utilisez un passe fil ou un petit fil solide comme par exemple un fil en métal souple. Le but est de le passer en boucle dans le trou, faire passer le fil de laine dedans et tirer la boucle de l’autre coté. Le fil de laine passe alors tout seul dans le trou.
tissage peigne galon viking preparation histoire normande a furore normannorum - Faites un noeud à l’une des extremités en prenant la totalité des fils pour le noeud. Certains les tressent ou les nouent deux par deux.
tissage peigne galon Les bouts sont noués d’un coté, le reste sert de franges - Peignez bien les fils pour qu’ils ne soient pas emmelés, attachez le noeud à un point fixe (pied de chaise, de table, votre ceinture. Pour l’attacher, je passe un fil dans le noeud et ce fil est après noué autour d’un pied de table. Nouez l’autre bout des fils à un autre point fixe. Le fil doit être bien tendu.
- Préparez votre navette : placez un fil de laine (il s’agit du fil de trame, il sera caché entre les fils de votre ouvrage) autour de votre navette et tournez pour avoir une certaine longueur (la couleur n’importe que très peu, on ne verra qu’un point sur les extremités tous les deux rangs). La longueur importe peu, il est facile de rajouter un morceau de fil s’il est terminé en nouant le nouveau à la fin du précedent.
La navette est préparée avec le fil de trame. Elle servira également, par sa forme, à tasser le fil. - Attachez le fil de trame au noeud du tissage fait à la troisième étape.
- Le peigne doit naturellement diviser les fils en deux groupes, ceux des trous et ceux des fentes. Passez la navette entre ces deux groupes.
Nous pouvons observer ici les deux groupes de fils (trous et fentes) bien distincts - Tirez bien le fil de trame, poussez vers le bas (ou tirez vers le haut, en fonction de la position initiale) votre peigne. Les groupes de fils s’intervertissent. Passez votre navette dans le sens inverse.
- A chaque tour (poussé ou tiré), tirez bien le fil de trame pour que les fils représentant le motif soit bien tassés. On ne doit pas voir le fil de trame sur le motif. Pour que les crans aient une épaisseur constante, tassez bien à chaque tour les fils avec votre navette lorsqu’elle est passée entre les deux groupes de fils (on voit le fil de trame tiré sur la photo tout en haut de cette page).
- Vérifiez bien que tous les fils ont bien changé de position en glissant votre main entre les deux groupes.
- Tout au long du travail, les fils doivent être bien tendus.
- Lorsque le peigne arrivent au bout (ou un peu avant en fonction de la taille de vos franges), faites un noeud avec la partie des fils restant en incluant le fil de trame.
Le travail avance très vite : rapidement, on peut atteindre un rythme de plus d’un mètre par heure.
Autre interêt : la facilité de l’ouvrage peut le rendre accessible aux adolescents ou grands enfants.
Blanche, membre de l’association, teste ici son premier galon. En 10 minutes, le travail est déjà régulier, bien tassé, bien reserré. 
Tutoriel vidéo du tissage au peigne
Parce que parfois il est plus facile de comprendre comment faire avec le mouvement, nous vous avons préparé un tutoriel en vidéo. Soyez tolérants, il s’agit de notre premier essai vidéo 🙂
Quelques problèmes que je peux rencontrer en tissant
- un de mes fils casse : soit j’arrive à le renouer, soit je raboute un petit bout entre les deux morceaux cassés. Normalement, ça ne se vera que très peu.
- Mon fil de trame est terminé : je noue avec un autre morceau de laine, et soit je coupe court les morceaux sortant du noeud, soit je les insère dans les crans de la ceinture avec une aiguille
- Certains fils ne sont pas montés/descendus : soit il s’agit d’un tour ou deux précedent, et je refais le chemin inverse jusqu’à retrouver l’erreur et je repars, soit cela fait déjà plusieurs crans et du coup on laisse, l’erreur sera difficilement perceptible (et cela fait plus « artisanal »).
On voit ici un fil vert qui n’a pas alterné, il est resté en haut et n’a pas changé de groupe quand j’ai poussé le peigne vers le bas. - on voit mon fil de trame dans le motif : les fils ne sont pas assez resserés, il faut bien tirer le fil de trame à chaque tour
- mon motif n’est pas régulier : il faut bien tasser le fil à chaque tour.
Save
Save
Save
Save
Save
Save
Save
Save
Save
Save